Entre nouveaux espaces et travail à distance : chronique d’un changement de culture
Emmanuelle Bravard est directrice de la communication de la direction de la transformation de la STIME (direction informatique du groupement « Les Mousquetaires »). La transformation de cette entité très fortement acculturée aux enjeux digitaux passe notamment par une transformation du rapport des collaborateurs à l’espace de travail. Elle revient sur l’enjeu de l’équilibre subtil entre espace digital et espace physique pour entretenir le lien et la culture de l’organisation.
Il y a un an, les 1 300 collaborateurs de la STIME, DSI du groupement « Les Mousquetaires », se préparaient à quitter le bâtiment occupé par l’entreprise depuis plus de vingt ans.
LE DÉMÉNAGEMENT
Lancée en septembre 2018 et inscrite comme la composante physique d’un vaste plan de transformation globale, cette opération avait pour but de donner un cadre et un environnement adaptés à l’évolution souhaitée des modes de travail. Or les locaux, majoritairement organisés autour de bureaux fermés, ne permettaient pas d’aller vers plus de transversalité et d’échanges, de pratiques collaboratives et agiles, de regroupement d’équipes pluridisciplinaires autour de projets…
En amont et sur le plan humain, l’enjeu était double. Il s’agissait d’abord d’accompagner le cheminement des collaborateurs, habitués à des espaces de travail classiques, de répondre à leurs questionnements et de lever les inquiétudes. Nous devions, dans le même temps, parvenir à nous projeter dans un nouvel environnement et dans une vie au travail dont les composantes au quotidien nous étaient inconnues. Après douze mois jalonnés de réunions d’information, d’ateliers participatifs, de « learning expeditions », d’écoute et d’échanges au quotidien sur le réseau social interne, le transfert a eu lieu. Nous avons emménagé dans les nouveaux locaux, modernes, lumineux, largement ouverts, disposant d’espaces de coworking, et meublés de façon ergonomique. Ce changement d’environnement allant de pair avec un changement d’habitudes et de comportements, nous avons conçu et écrit, avec les contributions des collaborateurs, une charte du « bien vivre ensemble ».
De l’avis général, l’opération a été un succès et, si l’on écarte le sujet de la localisation, les nouveaux espaces de travail font l’unanimité. De cette expérience, je retiendrai qu’une communication authentique, rythmée et transparente, reposant notamment sur une communauté managériale impliquée, est essentielle à la réussite d’un tel projet. Et ce, même si, depuis, le vécu a naturellement mis en évidence des aménagements à revoir et des règles de vie à faire évoluer. Nous devions, dans le même temps, parvenir à nous projeter dans un nouvel environnement et dans une vie au travail dont les composantes au quotidien nous étaient inconnues. Après douze mois jalonnés de réunions d’information, d’ateliers participatifs, de « learning expeditions », d’écoute et d’échanges au quotidien sur le réseau social interne, le transfert a eu lieu. Nous avons emménagé dans les nouveaux locaux, modernes, lumineux, largement ouverts, disposant d’espaces de coworking, et meublés de façon ergonomique.
Ce changement d’environnement allant de pair avec un changement d’habitudes et de comportements, nous avons conçu et écrit, avec les contributions des collaborateurs, une charte du « bien vivre ensemble ». De l’avis général, l’opération a été un succès et, si l’on écarte le sujet de la localisation, les nouveaux espaces de travail font l’unanimité. De cette expérience, je retiendrai qu’une communication authentique, rythmée et transparente, reposant notamment sur une communauté managériale impliquée, est essentielle à la réussite d’un tel projet. Et ce, même si, depuis, le vécu a naturellement mis en évidence des aménagements à revoir et des règles de vie à faire évoluer.
LA MAISON
Début mars, en à peine deux jours, les 1 300 collaborateurs de la STIME se sont retrouvés chez eux, en travail à distance contraint par le confinement lié à la COVID-19. Un certain nombre d’entre eux avait déjà expérimenté le dispositif lors de la grève des transports de fin 2019, mais, cette fois-ci, il s’agissait de la totalité de l’entreprise. Si la technique et les outils informatiques ont fonctionné de manière irréprochable, l’espace de travail s’est fondu dans l’espace de vie de chacun, dans une conjugaison plus ou moins aisée selon les situations familiales ou logistiques. Plus de lieu vers lequel converger chaque matin : la communication interne a donc reconstruit virtuellement une place de village, un lieu commun. Les dispositifs mis en place ont plus que jamais visé à maintenir l’unité, à garantir un minimum de cohésion, en jouant le rôle d’attraction terrestre pour des collaborateurs satellisés.
LE BUREAU
Deux mois plus tard, le déconfinement a été annoncé. Les collaborateurs sont revenus au bureau, progressivement d’abord. Pourquoi revenir, en effet, après avoir démontré que le travail était réalisé aussi bien (sinon mieux) à distance ? Il a fallu communiquer pour rassurer sur les conditions de ce retour et lui donner du sens. Aujourd’hui, le mouvement s’est généralisé. Malgré les contraintes, distanciation et port du masque notamment, le retour est bien perçu. Les collaborateurs expriment spontanément le plaisir de se retrouver, l’enrichissement mutuel et les accélérations générées par l’informel qu’aucun dispositif technologique ne peut remplacer.
La communication interne donne de la visibilité à ces témoignages qui mettent en évidence l’énergie produite par le collectif et ce qu’il y a de bon au quotidien, comme le confort d’un environnement adapté au travail. Difficile aujourd’hui, compte tenu des incertitudes sanitaires, de faire un pronostic sur l’usage que nous ferons de ces nouveaux espaces de bureau. On parle d’étendre le télétravail et de commencer à développer le Flex office. Ce qui est certain, c’est que nous avons appris des mois qui viennent de s’écouler, et que notre rapport au bureau a changé. À nous de tirer les bénéfices de ces apprentissages.