Communication interne : quand c’est le métier qui parle
Communication interne : quand c’est le métier qui parle
Je n’ai pas, c’est le moins qu’on puisse dire, un goût immodéré pour les livres de recettes pratiques en communication. Le domaine est trop complexe pour être mis en fiches dans une succession de bullet points dont on perd le sens tant ils sont nombreux. Même si son titre est réducteur, c’est tout autre chose que nous propose Valérie Perruchot Garcia dans le livre « Dynamiser sa communication interne » chez Dunod. Pour sa troisième édition, elle publie un vrai livre de métier, celui qu’elle a pratiqué dans différents univers (Roche, St Gobain, Johnson & Johnson) jusqu’à une période très récente.
La force du livre tient à cette expérience de métier. Une expérience qui permet de mettre au jour et de développer ses points d’appui comme ses évolutions, ses tensions comme ses dilemmes. Elle a été un témoin privilégié du passage d’une communication interne très orientée par le transport de contenus sous emprise de technologies qui n’étaient jamais que des tuyaux, à un métier de lien et de sens dans un monde, l’entreprise, traversé par des transformations et des crises. Il y a un mot qui revient sous la plume de Valérie Perruchot Garcia c’est le mot « levier ». Par-delà les outils, les supports et autres dispositifs, ce qui compte c’est l’effet de levier que permet la communication interne dès lors qu’elle relie, fédère, met en perspectives. La transmission de l’information se joue la plupart du temps à plat quand la communication en tant que relation permet d’élever et de s’élever
Le sens du métier, Valérie Perruchot Garcia l’a incontestablement et nous le fait partager à travers des problématiques telles que le management dans sa fonction de communication, la capacité à faire face à des crises multiples, la nouvelle donne du télétravail qui change tout à la fois le travail et la communication, l’IA qui se déploie entre craintes et opportunités. Ce qu’elle en dit va au-delà des discours mainstrean pour situer, souvent avec beaucoup de justesse, ce que la communication interne peut apporter de singulier. Du lâcher prise vis-à-vis du manager-communicant, de la réactivité et un rôle-pivot dans les crises comme pendant le Covid, une capacité à relier à distance avec le télétravail et à se mettre au service des collectifs quelquefois malmenés, une approche raisonnée et, si possible pédagogique, de l’IA. Elle nous fait voir un métier qui travaille souvent à bas bruit, mais pour un effet qui peut être de haute intensité.
Et puis, ce qui ne gâte rien, il y a l’écriture de Valérie Perruchot Garcia. Elle a une plume, comme on dit, qui lui vient sans aucun doute de sa formation et de son métier d’origine de journaliste. On est dans le cadre d’un livre professionnel, mais elle sait dire « je » quand il faut et raconter une situation, un cas. La manière de parler de ce métier n’est pas anodine. Elle en parle juste et avec conviction. « J’ai pratiqué ce métier de longues années. Il m’a permis de révéler ma compréhension des différents corps sociaux où j’ai oeuvré, ma créativité, mes convictions, mes certitudes. Il m’a permis d’apprendre, tout en me remettant en question. J’ai parfois douté, souvent hésité, mais je n’ai jamais été déçue. Dans la grande famille de la communication, c’est pour moi un métier unique. Sans doute le plus exigeant. Et très certainement le plus gratifiant ».
Elle lui garde une fidélité qui l’honore et qui, en même temps, est un beau témoignage professionnel. Merci Valérie.
