Les Cahiers de la communication interne n°12 : Les managers communiquent

Éditorial

Socialement responsables

« La communication interne est affaire de conviction et d’intuition, elle ne se manage pas. Sa qualité, en dehors de l’efficacité de quelques outils, ne se mesure pas…» Cette opinion, plus ou moins fondée, reste ancrée dans l’esprit de nombreux responsables, ce qui les affranchit de la sanction des faits et des chiffres.

Cela pourrait changer. Un courant se développe autour du concept de la responsabilité sociale des entreprises ; les salariés sont impliqués mais aussi l’environnement et les partenaires, clients, fournisseurs, citoyens, politiques… qui contribuent au succès de l’entreprise. Et l’exercice de cette responsabilité doit être mesuré. Le résultat pourrait même influencer, à terme, la cotation financière des entreprises. ⁽¹⁾

Au printemps 2003, la Commission européenne devrait publier les résultats d’une vaste enquête destinée à identifier les meilleurs employeurs des quinze États membres sous la forme d’un classement des 100 premières entreprises “où il fait bon travailler”. Il est clair que la communication interne dans ses principales dimensions (qualité de l’information sur l’entreprise, des relations hiérarchiques, etc.) entrera en ligne de compte.

Récemment, Hewitt/Mediasystem et Le Monde ont pris l’initiative d’établir un “Baromètre du Capital Humain” dans les entreprises européennes. Il consiste à primer les bonnes pratiques sociales et les employeurs remarquables, c’est-à-dire ceux dont le management des hommes est un élément clé de la gestion, au service de la poursuite des objectifs stratégiques et permettant d’assurer l’adhésion et la satisfaction des salariés.

La première édition de cette enquête est parue en décembre 2002 ⁽²⁾. Bien que la représentativité de ses résultats soit discutable, il faut, comme l’écrit Le Monde, aller au-delà et donner une prime au courage. C’est vrai. Cette enquête lance une dynamique. Elle permet des comparaisons.

Six des neuf “employeurs remarquables” primés en 2002 adhèrent à l’AFCI. Il s’agit du Crédit Lyonnais, de France Télécom, d’INergie, de Lilly France, de Renault et d’Unilog. Ce n’est sans doute pas un hasard.

Le copieux dossier de ce numéro, consacré aux managers, et l’article sur l’entreprise contributive® traitent de ce thème d’avenir qui constitue un enjeu fort pour les communicants internes.

¹ cf. les publications de Arese, première agence de notation sociale en France et Développement durable et gouvernement d’entreprise, de T. Wiedermann-Goiran, Éd. d’Organisation 2003.

²Les résultats de l’enquête française ont été publiés dans Le Monde Économie du 3 décembre 2002 et ceux de l’enquête européenne dans le Wall Street Journal Europe du 6 décembre 2002.