Les Cahiers de la communication interne n°21 : La diversité : comment en parler en interne ?

Éditorial

Un thème peu intéressant?

28 mars 2007. Un grand amphithéâtre dans un lieu qui excite l’imagination et où n’entre pas qui veut : le siège d’Interpol, sur les quais du Rhône à Lyon. L’organisation internationale de la police criminelle a eu la gentillesse d’accueillir dans ses locaux une rencontre de l’Afci. Thème : « L’apport de la sociologie à la communication ». Trois interventions de grande qualité sont faites : la première par Marc Uhalde, sociologue et enseignant à Sciences Po, auteur des Mondes sociaux de l’entreprise, la seconde par Élise Maas sur le diagnostic culturel qu’elle a mené chez AREVA, la dernière par Jean-Marie Charpentier sur l’utilisation des méthodes sociologiques dans certaines opérations de communication à EDF GDF SERVICES.

Seule ombre au tableau : le faible nombre des participants. Une quinzaine de personnes seulement s’égaient dans les premières travées de l’amphithéâtre. Parmi elles, pas plus de dix membres de l’AFCI… Pourquoi?

On aura beau invoquer toutes les raisons du monde (le lieu trop éloigné de Paris malgré la commodité du TGV, la date qui n’est jamais la bonne, etc.), on évitera difficilement de penser que le coupable dans l’affaire est le thème lui-même, qu’il n’ait pas intéressé nos adhérents ou que ceux-ci n’aient pas cru décent de demander à leurs entreprises de pouvoir participer à une réunion sur un tel sujet.

Quelle qu’en soit la cause, j’y vois un signe plutôt inquiétant. Une rencontre d’une journée organisée à Paris il y a dix ans sur « Sciences humaines et communication interne » avait rassemblé une cinquantaine de participants. Il semblait clair à l’époque que la connaissance des différents chemins menant à une meilleure compréhension de l’homme et de la société intéressait au premier chef les praticiens de la communication. Or ce qui était vrai hier l’est encore aujourd’hui, et même plus que jamais ! Faut-il rappeler que la communication c’est l’autre, bien avant d’être des outils, des plans, des techniques… Trop d’entreprises et de professionnels l’ont peut-être oublié. Le désenchantement du monde du travail et, pire, les drames qui s’y sont produits récemment – et qui sont évoqués dans ce numéro – doivent nous ramener à la réalité.