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Repenser notre façon de travailler ensemble

1 octobre 2020

Par

Isabelle Reyre

Isabelle Reyre est directrice associée du cabinet Arctus. Experte en accompagnement des transformations des organisations, notamment les transformations digitales, elle revient sur le coup d’accélérateur que la crise du COVID-19 a donné au développement de la maturité digitale des entreprises.

Une nécessaire organisation collective

Comme l’indique Aurélie Dudézert, ce qui est difficile, c’est de passer à un usage collectif du digital. Il faut restructurer les circuits de prise de décision et d’action, et les technologies digitales offrent une nouvelle manière de faire circuler l’information. Comme le précise Aurélie Dudézert, « il n’y a pas une meilleure organisation du travail possible ! Il y a une bonne organisation du travail pour délivrer un type de produit, un type de service au client, avec un type de collectif, dans un environnement donne. Les technologies offrent énormément de possibilités de coller au mieux a ce besoin-la. » Il est possible de tirer de précieux enseignements des modalités de travail à distance mises en place en toute hâte. Surtout lorsque la maturité digitale des utilisateurs n’est pas la même et que les outils utilisés ne sont pas partagés.

Méthodologie du changement

La première étape consiste à auditer la situation initiale de l’entreprise avant la crise en matière de télétravail ou encore d’outils de travail et de communication disponibles au bureau et à distance. Vient ensuite l’écoute des collaborateurs. Il est important de les entendre pour savoir s’ils ont pu poursuivre leurs missions de manière satisfaisante. Comment ont-ils vécu cette période ? Etaient-ils dans de bonnes conditions pour travailler ? Disposaient-ils des outils nécessaires au bon déroulement de l’activité ? Ont-ils réussi à se saisir de ces outils et à en tirer les bons usages ? Cette phase est probablement la plus importante. Chaque salarié a vécu cette situation de manière propre en fonction de son lieu de confinement, de sa situation familiale, de son équipe, de son manager, de sa charge d’activités et des outils dont il disposait. En première ligne face aux changements brutaux d’organisation, les retours de collaborateurs permettront de mettre en place des actions au plus près des besoins. Fort des besoins exprimés par les équipes, il est ensuite nécessaire, en troisième action, d’identifier les axes prioritaires à déployer pour adapter l’organisation du travail et construire une feuille de route et un plan d’action. Les périmètres à balayer sont nombreux. Comment revoir le dispositif de communication interne, sensibiliser les équipes aux nouvelles formes de travail, accompagner la ligne managériale dans son rôle de manager à distance, former les collaborateurs aux bons usages des outils digitaux, et structurer et/ou étendre la politique de télétravail ? Autant de questions à se poser pour intégrer dans le fonctionnement quotidien le recours aux outils digitaux de manière écologique, que les équipes soient physiquement ensemble ou à distance.

Vers un nouveau paradigme du travail ?

L’objectif est de mettre en place une approche évolutive des nouvelles façons de travailler, pour s’adapter au développement désormais permanent des outils de travail digitaux, d’une part, et des conditions de travail, d’autre part. Les transformations endogènes comme le déploiement du télétravail, le recours plus systématique à des ressources externes, le réagencement de l’espace de travail ou les réorganisations nous intiment l’ordre de penser notre environnement professionnel de manière modulaire et agile. Quant aux facteurs externes, et particulièrement ceux générateurs de crises sanitaires, sécuritaires ou environnementales, ils nous poussent à inventer à la fois de nouvelles façons de travailler et sans doute de nouvelles façons de nous réaliser professionnellement.

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