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Le récit de Christophe

Récits de métier
2 juin 2025

« Je me vois un peu comme un artisan, un architecte, un gardien et un animateur de l’âme de la maison »

Christophe

Responsable du département Identité & Engagement dans une grande administration

illustration du récit de Christophe par aquarelle d'un homme barbu dans un open space qui parle à une femme un drapeau français en arrière plan
Illustration Bénédicte Tilloy

Je suis responsable du département Identité et Engagement, un titre que je trouve assez révélateur et moins énigmatique qu’il n’y parait quand on y regarde de plus près ! Il suggère une mission qui dépasse le domaine de la communication interne au sens classique, pour toucher à l’essence même de l’entreprise. Je me vois un peu comme un artisan, un architecte, un gardien et un animateur de l’âme de la maison. Et quelle maison ! Une vieille dame de quatre-vingt ans, grande organisation de service public, présente dans le quotidien de tous les Français.

Entre identité et engagement, une communication interne qui relie les individus au collectif

L’identité, c’est le fondement, le socle sur lequel tout le reste repose. C’est le “pourquoi” derrière le “quoi”. Qui sommes-nous ? Quelles sont nos valeurs fondamentales ? Quelle est notre raison d’être ? En expliquant nos missions, nous apportons à nos collègues le sens de leur engagement au travail, ce qui au final nous rassemble tous au sein de l’organisation. Bien sûr, il y a l’identité visuelle, avec son logo, son incontournable charte graphique. Mais l’identité d’une marque c’est bien plus que cela. C’est notre histoire, notre culture, notre héritage. Cet aspect symbolique et patrimonial me tient particulièrement à cœur.

Notre institution a quatre-vingt ans. C’est une longue histoire, riche en événements, en transformations, en défis. Après trente ans passés ici, j’ai été témoin de nombreuses évolutions. Je me considère un peu comme le gardien de la mémoire collective. Mon rôle consiste à aussi faire comprendre que nous nous inscrivons dans un continuum, que le passé éclaire le présent et prépare l’avenir. Parler du passé, ce n’est pas être nostalgique, c’est comprendre d’où nous venons pour savoir où nous allons. C’est un peu comme un arbre : il a besoin de racines solides pour s’épanouir.

Et puis, il y a l’engagement. Comment fidéliser nos talents ? Comment créer un environnement de travail où chacun se sent valorisé, écouté, respecté, investi ? C’est là que la marque employeur entre en jeu. Elle est le prolongement de notre identité, mais vue de l’intérieur, du point de vue de nos collaborateurs. La marque employeur, ce n’est pas un simple slogan publicitaire au service de campagnes de recrutement. C’est une promesse que nous faisons à nos employés… et que nous devons tenir. C’est l’ensemble des éléments qui contribuent à créer un quotidien au travail positif : la qualité des relations entre collègues, les opportunités de développement professionnel, la reconnaissance du travail accompli, l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle, etc.

Cohérence à tous les étages

Je suis très attaché à la notion de cohérence. Cohérence des messages, cohérence des actions, cohérence des supports, cohérence des signes. Sur le plan graphique, je comprends que certains puissent être tentés de jouer avec les codes, de créer leur propre logo pour leur direction ou leur projet. Mais pour moi, il est essentiel de se rappeler que nous faisons tous partie d’un ensemble, que nous contribuons tous à la même mission. À force de jouer avec les codes qui façonnent l’identité d’une marque, qu’ils soient graphiques comme éditoriaux, on risque d’en perdre l’essentiel. Je suis un peu strict sur ce point, mais je crois que c’est important pour maintenir une image forte et unifiée. Les codes couleurs, les typographies, les visuels, ce ne sont pas de simples détails esthétiques. Ils ont une signification, ils véhiculent des valeurs, ils racontent une histoire. Et c’est notre rôle, en tant que communicants, de veiller à ce qu’ils soient utilisés à bon escient, de manière cohérente et harmonieuse. On ne joue pas avec une devise et un blason !

Entre rigueur et intuition, le quotidien d’un manager de service communication

Le management de mon équipe est un aspect essentiel de mon travail. Avec l’essor du télétravail, il est devenu encore plus important de maintenir le lien, de créer des moments d’échange et de convivialité. Nous avons instauré des routines, des “briefs” le lundi matin, pour faire le point sur les objectifs de la semaine, les projets en cours, les défis à relever. Ce n’est pas une simple réunion d’équipe, c’est un moment où nous nous mettons à niveau mutuellement sur nos priorités.

J’espère être un manager présent et accessible. Je ne suis pas enfermé dans mon bureau, je suis installé physiquement au cœur de l’équipe au sein d’un open space. Pour moi, c’est important d’être proche de ses collaborateurs, d’écouter leurs idées, leurs préoccupations, leurs suggestions. Par ailleurs, je ne suis pas un manager d’un service comptable ou d’un contrôle de gestion, je suis manager d’une équipe de communication, et cela implique une approche différente. Ainsi je m’efforce de conserver la pratique de la rédaction ou de la conception de support, pour rester connecté aux usages qui évoluent rapidement au gré des innovations technologiques et des tendances créatives. Ce sont des professionnels de la communication. Moi, je suis là pour les accompagner, pour les aider à se développer, pour leur donner les moyens de s’épanouir.

la communication, d’après mon expérience, c’est aussi beaucoup une question de flair.

Christophe, Responsable du département Identité & Engagement
La communication interne, c’est plus difficile que la communication externe !

Dans ce métier, bien sûr il faut  s’appuyer sur des études d’opinion, mener des analyses du contexte, élaborer des stratégies, définir des objectifs. Mais, la communication, d’après mon expérience, c’est aussi beaucoup une question de « flair ». Il faut savoir écouter son instinct, sentir ce qui va marcher, ce qui va toucher les gens. Je me sens un peu à contre-courant de ceux qui pensent qu’il faut tout planifier, tout formaliser. Je crois qu’il faut laisser de la place dans les plans de communication à l’intuition. Il faut oser sortir des sentiers battus, prendre des risques, se tromper parfois.

La communication interne, c’est un défi permanent. En réalité, c’est plus difficile que la communication externe ! Les salariés sont exigeants, ils ont de la mémoire. On ne peut pas leur raconter n’importe quoi, leur faire des promesses que l’on ne tient pas. Il faut être authentique, transparent, cohérent. C’est une communication qui s’inscrit dans la durée. Ce que je vais dire à un salarié aujourd’hui, il s’en souviendra dans des mois, voire des années. On ne peut pas changer de discours du jour au lendemain. Il y a une importante mémoire collective qui contribue à façonner la culture de l’entreprise.

L’empathie, une qualité au service du métier

Dans mon métier, je m’efforce d’être empathique. J’essaie toujours de me mettre à la place de l’autre, de comprendre son point de vue, ses motivations, ses freins. C’est essentiel pour adapter nos messages, pour trouver les arguments qui vont résonner, pour lever les résistances. Pour faire passer nos messages, il faut comprendre à qui l’on s’adresse. C’est une qualité qui me parait essentielle dans ce métier. Je ne suis pas là pour imposer une vision, pour vendre une idée. Je suis là pour écouter, pour dialoguer, pour coconstruire. Je crois profondément que la communication est un processus collaboratif, un échange permanent entre l’entreprise et ses salariés.

Au sein de mon équipe, j’encourage les temps de confrontation d’idées, car ça permet de faire émerger des solutions nouvelles et pertinentes. J’ai la chance d’avoir une belle équipe très volontaire. Parfois, ils veulent faire trop de choses, et je dois les freiner un peu, leur rappeler qu’il faut prendre le temps de formaliser, de mesurer, d’évaluer les actions. L’efficience de nos actions est une préoccupation constante. Nous devons nous assurer que nos efforts portent leurs fruits, et que nous utilisons au mieux les ressources dont nous disposons.

On ne s’ennuie jamais, il y a toujours des défis à relever

Pour résumer mon rôle, je dirais ‘être à l’écoute, veiller à la cohérence et être le gardien de l’identité de cette organisation au service de l’implication des salariés.

Ce qui me passionne dans mon métier, c’est de mettre en relation des personnes, pour favoriser les échanges, pour accompagner les transformations. C’est aussi le fait de pouvoir créer, d’innover, de trouver des idées originales. Facer aux défis, j’aime trouver des solutions créatives, surprendre et embarquer les gens. C’est un métier où l’on ne s’ennuie jamais, où il y a toujours quelque chose de nouveau à apprendre, de nouveaux défis à relever.

Le métier est exigeant, parfois frustrant, mais vraiment stimulant et gratifiant. Ce qui compte, c’est de contribuer à créer un environnement de travail où chacun se sent bien, où chacun peut donner le meilleur de soi-même, où chacun est fier de faire partie de l’aventure, sans naïveté non plus. C’est pour cela que je fais ce métier depuis trente ans. C’est un engagement de longue date, une passion que je continue de nourrir jour après jour. Je ne me lasse jamais de chercher de nouvelles façons de communiquer, de créer du lien, d’accompagner les transformations et de contribuer à faire de cette organisation un lieu où il fait bon travailler, où le travail a du sens pour chacun.

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