Acessibilité
Imprimer
Partager
0 commentaires

Le récit de Manon

Récits de métier
16 juin 2025

« Moi aussi, je contribue à écrire l’histoire de l’entreprise. »

Manon

Responsable de la communication interne dans un Groupe agroalimentaire international

Illustration Récit de Manon : aquarelle de Béatrice Tilloy représentant une femme brune avec une robe marron et des baskets, tenant un énorme globe terrestre
Illustration Bénédicte Tilloy
Ce qui me définit avant tout, ce sont mes passions. Mes passions personnelles et une passion pour ce métier, que j’ai choisi avec conviction.

Cela fait maintenant vingt ans que je travaille dans la communication, dont cinq années consacrées à la communication interne. Pourtant, à mes débuts, je me voyais plutôt travailler dans les langues. J’ai suivi un cursus en LEA anglais-allemand, tout en apprenant en parallèle l’italien. J’ai poursuivi avec un DESS en commerce international, et c’est lors de mon stage de fin d’études que j’ai découvert l’univers de la presse et de la régie publicitaire.

Pendant trois ans, j’ai multiplié les missions dans ce domaine au sein du même groupe, avant de prendre une autre direction en intégrant le service communication de la régie, qui venait tout juste de se créer. Après plusieurs années, j’ai poursuivi mon parcours dans un groupe international, puis dans une entreprise française.

Après ces différentes expériences, j’ai commencé à me questionner sur la suite de mon parcours. J’avais exploré différentes facettes de la communication, repris mes études pendant une année à l’étranger, exercé en tant que freelance et j’avais envie de nouveautés. C’est dans ce contexte qu’une opportunité en communication interne s’est présentée. Cette première expérience a été une révélation. Depuis, j’ai poursuivi dans cette voie jusqu’à rejoindre le groupe où je travaille aujourd’hui en tant que responsable de la communication interne.

Une équipe aux expertises complémentaires

J’ai rejoint le Groupe le 9 mars 2020. Une semaine au siège, et puis… le confinement. Ce que je retiens de cette période, c’est son caractère totalement inédit. Comme tout le monde, on a dû s’adapter dans l’urgence. Ce qui m’a marquée, c’est l’incroyable capacité de mobilisation du groupe. Partout dans le monde, des mesures ont été mises en place dans nos usines pour assurer la sécurité des équipes. Et paradoxalement, cette crise a été un formidable moyen pour moi de m’intégrer. Ne pouvant être sur place, j’ai dû aller chercher les bonnes personnes, nouer des contacts à distance. Finalement, mon réseau, je l’ai construit avant même de revenir au bureau.

J’ai la chance d’être dans un groupe où le rôle et l’importance de la communication interne sont parfaitement reconnus. Quand je suis arrivée, la communication interne était intégrée au pôle RSE. Et depuis deux an, l’ensemble de la communication a intégré le Secrétariat Général : la communication corporate, la communication externe, la communication interne, les affaires publiques. Nous appartenons donc à ce pôle qui place le citoyen au cœur du projet, et parmi ces citoyens, il y a aussi le salarié. Parallèlement, la communication interne a toujours eu un rattachement fonctionnel direct au VP RH.

Au sein de l’équipe, nous sommes six dont deux alternants. Parmi les trois collaborateurs en poste, nous avons un producteur de contenu, une personne en charge du digital avec un scope à la fois interne et externe dont le rôle est donc de garantir la stratégie digitale sur les réseaux sociaux internes et externes, et enfin, une responsable des projets d’engagement collaborateurs, qui pilote notamment toute la communication RH comme l’enquête d’engagement et qui est également en charge de l’animation du siège. Quant à moi, je pilote cette équipe ! En parallèle, j’assure aussi le lead sur la communication managériale, donc comment communiquer auprès du management et animer la communauté des « tops 130 » du groupe. Et je travaille également sur tous les sujets d’ordre stratégique.

Mon enjeu principal, c’est de faire en sorte que chaque salarié ait accès à la bonne information, au bon moment, par le bon canal, et avec les bons mots

Manon, Responsable de la communication interne
Façonner les messages pour qu’ils parlent à tous

Pour moi, ce métier, c’est avant tout insuffler une dynamique collective, embarquer et fédérer l’ensemble des collaborateurs et collaboratrices. Et chaque mot a son importance car il s’agit de donner du sens et d’inscrire chacun dans une vision partagée. Mon rôle est de veiller à ce que tous comprennent l’entreprise : qui elle est, où elle va et comment elle y parvient.

Mon enjeu principal, c’est de faire en sorte que chaque salarié ait accès à la bonne information, au bon moment, par le bon canal, et avec les bons mots. Aujourd’hui on n’y est pas encore totalement que ce soit en termes de langues ou d’accessibilité à l’information : le groupe est présent dans une trentaine de pays et fonctionne en une quinzaine de langues. Traduire tous les contenus dans l’ensemble de ces langues représenterait un coût et un temps considérable. Mon rêve, ce serait que, partout dans le monde, que ce soit au Vietnam, aux États-Unis, au Maroc ou en Pologne, chaque collaborateur puisse avoir accès à l’information en temps réel. Grâce à l’IA, on va y arriver.

Mon rôle, c’est donc d’être garante de l’information, de m’assurer qu’on communique les bonnes informations aux bonnes personnes, de leur donner des repères, du sens, et leur permettre de comprendre ce qu’ils font, pourquoi ils le font et vers où on va. C’est pourquoi, quel que soit le projet, je commence systématiquement par cartographier les publics. Et ce travail commence généralement par le top management, parce qu’on a besoin de les embarquer avec un niveau de détails assez important pour qu’ils puissent devenir relais, ambassadeurs et agents de la transformation. Mais tous les salariés n’ont pas besoin de connaître le plan stratégique à horizon 2028 dans ses moindres détails !

C’est ainsi que je construis la communication interne du groupe : en définissant les messages, les formats, les canaux… Je ne réécris pas l’histoire de l’entreprise, je la traduis, je l’adapte. Je la mets en forme avec les bons outils, pour qu’elle soit claire, accessible et efficace. D’une certaine manière, moi aussi, je contribue à écrire l’histoire de l’entreprise.

Une multiplicité et une diversité de projets au quotidien

Ce que j’aime dans mon métier, c’est la multiplicité et la diversité des projets et des sujets qui exigent non seulement d’adopter des approches variées, mais aussi des manières de faire toujours renouvelées. Rédiger des discours, lancer des campagnes de communication, faire de la pédagogie, organiser des événements… Il n’y a pas de journée type et c’est ce qui me plaît !

Il y a aussi un aspect stratégique sur lequel je peux me concentrer pleinement aujourd’hui puisque mon équipe prend en main les aspects opérationnels. J’aime comprendre le fonctionnement interne de l’entreprise, son ambition, sa vision, les choix qui sont faits pour atteindre les objectifs fixés. Il y a des choix faciles à faire, d’autres moins, mais ce sont des décisions qu’il faut prendre pour que l’entreprise puisse avancer. Et c’est en comprenant tous ces éléments que je peux ensuite les retranscrire, les expliquer, et surtout en partager le sens.

Et bien sûr j’apprécie tout particulièrement l’aspect relationnel qui donne tout son sens à mon métier. Je travaille avec toutes les fonctions de l’entreprise, tous les métiers, je suis en lien direct avec les équipes sur le terrain jusque dans les usines. C’est cette diversité de points de vue, de contextes, de réalités humaines qui rend la communication interne aussi vivante que passionnante.

Si je devais citer une difficulté, je parlerais de l’accès à l’information. L’information ne tombe pas toute seule, il faut parfois aller la chercher, creuser et ne rien lâcher !

Agilité, flexibilité et curiosité

L’image de la communication interne reste encore parfois un peu réductrice. Il arrive encore qu’on nous voie comme les « gentils organisateurs » ou comme le service à qui l’on s’adresse spontanément dès qu’une question se pose « Je vais demander à la com’ interne, forcément elle sait ! » C’est parfois un peu frustrant, car notre rôle va bien au-delà. Mais j’ai le sentiment qu’on est à un vrai tournant, que notre métier gagne en reconnaissance, en légitimité et que notre rôle est de plus en plus reconnu.

C’est un métier qui demande d’être agile, flexible, être là où on ne vous attend pas. Il faut être créatif, curieux et ouvert sur l’extérieur. C’est pour cette raison que j’ai rejoint l’Afci. Parce que pour moi, c’est primordial de s’ouvrir, de rencontrer, de partager. Paradoxalement, même si la communication interne implique beaucoup d’échanges au quotidien, c’est aussi un métier assez solitaire. Parce que, par définition, la communication interne reste… en interne. On ne voit pas ce que font les autres, comment ils travaillent, comment on se positionne par rapport à eux. Rejoindre l’Afci m’a ouvert tout un monde. Ça m’a vraiment permis de réaliser que je n’étais pas seule.

Qu’est-ce qu’un bon communicant ? Pour moi, c’est être « Consumer Centric », comme on dit en marketing, c’est-à-dire se mettre à la place de celles et ceux à qui l’on s’adresse, se glisser dans les chaussures du collaborateur et se demander comment l’information va être reçue ? Est-ce qu’on en dit trop ? Pas assez ? Pour ne pas passer à côté de son objectif. Par définition, la communication interne, c’est travailler sur une matière profondément humaine. On voit immédiatement l’impact de ce qu’on fait et ça, c’est une vraie source de satisfaction. Comme ce Noël qu’on a organisé au siège, on avait fait venir les enfants des collaborateurs, et les messages qu’on a reçu après étaient incroyables ! Ça donne du sens à ce que tu fais, ça valorise, mais c’est aussi « challengeant », et ça nous rappelle qu’il faut sans cesse se réinventer, trouver de nouvelles idées.

Apporter du plaisir, c’est aussi ça notre métier.

Laisser un commentaire

Haut de page