Les Cahiers de la communication interne n°28 : À la recherche de la confiance perdue…

ÉDITORIAL

La question de la confiance dans les organisations

La confiance dans les organisations a fait l’objet d’un Forum organisé par l’Afci en octobre 2010 à la Maison de la Radio. Cet événement a rassemblé plus de deux cents participants et a montré, s’il le fallait, combien cette notion suscitait intérêt, interrogations, mais aussi suspicion.

Cette notion, ambiguë, car revêtant des sens bien différents selon chacun de nous, apparaît cependant dans l’imaginaire collectif comme le remède à de nombreux maux. La confiance semble indispensable pour retisser les relations humaines délitées et refonder un « contrat social » capable de vaincre les crises. On entend souvent la formule incantatoire: « il faut restaurer la confiance! ». Et pourtant les crises de toute sorte s’accumulent et la confiance semble de plus en plus être un vœu pieu. Elle serait donc mal aisée à attraper, et encore plus difficile à conserver ! C’est pourquoi le dossier de ce numéro des Cahiers revient sur cette notion, dans le droit fil du Forum, pour la décortiquer et envisager la façon dont les communicants peuvent agir pour la préserver et la développer dans leur organisation.

Plusieurs points de vue de praticiens de la communication, des ressources humaines ou encore de chercheurs sont croisés ici. Par exemple celui de la philosophe Cynthia Fleury – dont l’ouvrage La fin du courage s’est vu décerner le Prix Afci 2010 du Livre – nous enseigne entre autres que « le courageux est celui qui bâtit la cité et la pérennise par ses actions revitalisantes. C’est pourquoi le courage peut remplacer la confiance, faire son œuvre comme s’il était une version armée de celle-ci ». Directeur de la communication dans un grand groupe industriel, Jean Hansmaennel évoque également une indispensable culture du courage à développer. Le rôle du communicant est de valoriser les actions individuelles en montrant leur « sens ». Stéphane Rozès cite aussi cette notion de récit qui permet de donner à comprendre et à ressentir une appartenance à un collectif qui avance dans le même sens.

On voit bien combien cette relation de confiance est indispensable à la bonne marche de notre société et de nos organisations. Pour l’Afci, les communicants internes ont un rôle majeur à jouer au côté de leurs dirigeants, et des managers, pour installer sur la durée la confiance et la faire vivre au quotidien. Il s’agit avant tout d’instaurer des relations humaines de qualité, faites d’écoute, de respect des engagements et de franchise. En souhaitant que l’actualité récente fasse prendre conscience que cette valeur est suffisamment précieuse pour ne jamais la laisser partir !