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Le manager et les 40 valeurs – Maurice Thévenet

Lu pour vous
30 octobre 2018

Maurice Thévenet, professeur de management « vintage » comme il se décrit lui-même, et auteur ces dix-sept dernières années de plus de deux cents chroniques sur le site RH Info, nous livre ici une sélection de quarante de ces textes.

La première caractéristique de ce travail de compilation et de mise en perspective est la constance. Dans un univers managérial soumis aux modes aussi diverses que versatiles, Maurice Thévenet laisse apparaître que, sur les temps longs, c’est bien la constance de valeurs qui l’emporte. Certes les valeurs sont devenues des « motsvalises » au sein des organisations et le lecteur pourrait montrer une certaine méfiance. De quoi s’agit-il en fait ?

Maurice Thévenet définit une valeur comme « une qualité attribuée au management » et porteuse de trois caractéristiques. Elle guide les comportements, de surcroît de manière pertinente. Elle est le fruit d’un apprentissage. Car c’est là le credo de l’auteur : s’il n’y a pas de manager parfait, la bonne nouvelle c’est que le management s’apprend.

Ce livre y contribue. Maurice Thévenet l’a construit autour de trois principes managériaux chapeautant un ensemble de valeurs. Avec le sens de la formule qui le caractérise, l’auteur nous apprend que « le manager n’est pas Lucky Luck ». Entendez par là qu’il n’est pas un poor lonesome cowboy et que son action se situe toujours dans une organisation. Si le rôle qu’il y joue et la place qu’il y occupe sont dépendants des caractéristiques structurelles et culturelles, le manager dispose toujours de principes pour agir, y compris dans les bureaucraties. Si Sartre nous disait que « l’enfer, c’est les autres », Maurice Thévenet n’hésite pas à affirmer que le « problème du manager, c’est les autres ». Il est donc ici question d’altérité et de compréhension des autres.

L’auteur fait partager aux lecteurs sa conviction « qu’une équipe c’est avant tout l’attention à l’exécution, la sensibilité à l’extérieur et le sens de l’adaptation. ». En posture parfois inconfortable, le « manager est la personne du milieu, entre ses collaborateurs et son patron […] c’est à lui de trouver sa place entre les deux ». Dans la veine d’un Ervin Goffman, Maurice Thévenet, pose comme troisième principe que « le manager est un acteur » qui pratique « la mise en scène de soi ». Il « agit mais, surtout, il joue son rôle ». Ce faisant, il doit maîtriser le registre des émotions. Car « le management – cette tentative d’influence des comportements pour rendre efficace une action collective – ne peut être abordé sans référence à la composante émotionnelle des relations humaines ». Tout comme l’acteur, le manager peut avoir un don, qui n’est rien sans le travail et la volonté du manager de progresser. L’ouvrage revendique une vocation pédagogique, y compris dans sa forme. Chaque article est enrichi d’un encadré « à retenir » qui viendra opportunément compléter la boîte à outils du manager

Issu des cahiers de la communication 42 

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