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Le récit de Louise

Récits de métier
2 avril 2024

« Un métier qui se vit et qu’on ne peut exercer sans convictions »

Louise

Cheffe de mission communication RH pour une entreprise qui assure une mission de service public dans le domaine de l’énergie.

Je suis cheffe de mission communication RH pour une entreprise qui assure une mission de service public dans le domaine de l’énergie au niveau national et qui, à ce titre, comporte un siège social et des sites en régions. Je suis dans l’équipe depuis presque 5 ans et manager depuis 18 mois. Mon équipe est rattachée à la direction des ressources humaines et dédiée à la communication des sujets RH en interne, vers les managers et les collaborateurs. Parallèlement à cela, il y a une direction de la communication rattachée au Président qui agit sur tous les volets internes et externes de la communication, hors RH donc. Enfin, chaque région a une équipe com. Au total, la filière communication rassemble environ 60 personnes. Voilà pour l’organigramme et les grandes lignes de fonctionnement de l’entreprise.

Cœur et sens de la mission

Ma mission ? Porter la stratégie RH au sein de l’entreprise dans un contexte de transformations fortes. Un fil directeur ? Il est même triple : donner du sens, engager et développer la fierté d’appartenance. Mon rôle s’articule autour de trois objectifs : contribuer à renforcer l’engagement des managers, faire des salariés des ambassadeurs et contribuer à l’évolution de la culture d’entreprise. Ma présence au Codir de la DRH est un véritable atout dans l’atteinte de ces objectifs : je suis en prise directe avec les décisions stratégiques, en temps réel.

Mes journées sont une alternance de réunions _ nécessaires pour chercher l’information ou la construire avec ses interlocuteurs _, de moments d’interaction avec l’équipe, et de temps de travail plus solitaires, dédiés par exemple à la rédaction, qu’il faut impérativement bloquer dans son agenda ! S’ajoutent à cela, ponctuellement, des journées de tournage ou d’échanges avec des agences dans le cadre d’appels d’offres. Bien sûr, les réunions ne suffisent pas pour obtenir l’information, il faut être proactif dans la démarche, aller, aussi, la chercher de manière informelle. Sur le papier, le terrain tient une place importante, mais, et c’est l’un de mes regrets, il est parfois difficile de dégager du temps pour aller au contact. Et malgré les initiatives et les processus mis en place, l’information ne circule pas systématiquement. Pourtant, les interactions avec les différents sites et les échanges avec les communicants en région sont des aspects de mon métier que j’apprécie, et qui plus est, donnent à voir d’autres visions des réalités de l’entreprise.

Au quotidien, j’ai un petit faible pour les thématiques liées à la diversité, avec parfois, une certaine frustration quand j’ai le sentiment qu’on pourrait aller encore plus loin. La diversité, je la retrouve d’ailleurs dans la multitude de profils avec lesquels j’ai la chance d’interagir. J’aime aussi aller à la rencontre des collaborateurs pour parler mobilité et parcours pro. Mais en réalité, même les sujets qui paraissent moins passionnants sur le papier, comme la production de contenus autour d’informations pratiques, deviennent intéressants quand on y met du cœur et qu’on s’évertue à les rendre attrayants : c’est tout de même la base de la vie quotidienne des salariés dans l’entreprise, et ce dont ils parlent à l’extérieur ! Il faut constamment se demander comment leur apporter un service supplémentaire et cela contribue au sentiment d’utilité. Cette profession est étroitement liée à l’actualité, d’où une grande part d’imprévu, qui fait le sel des journées. Enfin, les problématiques de communication sociale, qui requièrent une grande neutralité et une pédagogie dans l’écriture, sont autant de challenges très stimulants intellectuellement parlant.

Bien sûr, il y a des moins, mais je dirais qu’ils représentent seulement 5 % des tâches qui m’incombent. Le fait de devoir justifier de la valeur ajoutée de notre mission peut, ponctuellement, générer de la frustration. En fait, cette valeur ajoutée, la plupart de nos interlocuteurs la mesurent quand ils travaillent à nos côtés. Aussi, j’ai tendance à évaluer l’impact de nos actions par le biais de KPIs. Mais nos meilleurs ambassadeurs restent… le bouche-à-oreille ! Et, dans les moments de doute, il y a mon équipe : une responsable de communication, un chargé de communication et une personne en alternance ; ma motivation au quotidien ! Plus largement, l’entreprise au sens humain du terme : le fait d’être entouré de gens passionnés par leur métier et engagés, dans un climat de bienveillance, de bonne humeur et de solidarité.

Des frontières minces et des visions complémentaires

Mon parcours professionnel a débuté par les ressources humaines. Je suis diplômée d’un DESS RH et j’ai exercé pendant plus de 15 ans diverses missions dans différentes entreprises. Je trouve que les RH et la communication se ressemblent. On traite de l’Humain. Aujourd’hui, pour faire simple, je suis en charge de l’ensemble des sujets RH stricto sensu, c’est-à-dire qui touchent par exemple aux problématiques de rémunération, de formation, de congés, d’organisation du travail, de parcours professionnel, de mobilité et de diversité, à destination de l’interne. La personne responsable de la marque employeur s’occupe, pour sa part, de la notoriété et de l’attractivité RH de l’entreprise à l’externe. Quant à la communication interne, elle est axée sur les sujets liés au projet et à la stratégie d’entreprise et à la valorisation des salariés sous un angle technique.

Bien sûr, certaines thématiques sont transversales et pour en assurer soit la juste répartition, soit le traitement complet, un comité éditorial avec l’ensemble de la filière communication, a lieu tous les 15 jours. À cette occasion, nous identifions les sujets et les assignons aux différents services, selon leur périmètre de compétences. S’ajoute à cela une réunion, toujours bimensuelle, entre la communication interne et les ressources humaines, au cours de laquelle nous balayons l’ensemble des chantiers éditoriaux en cours. C’est notamment nécessaire pour les sujets en lien avec le projet de transformation de l’entreprise, du ressort de la communication interne. J’y appose la dimension “dispositifs d’accompagnement des parcours professionnels”, qui relève des RH. En fait, nous travaillons main dans la main !

Parmi les outils utilisés, Teams tient une place centrale, notamment pour le travail partagé. On y crée des équipes thématiques, avec une feuille de route comprenant objectifs, cibles et référents du projet, et bien sûr, un planning éditorial pour faciliter le cadencement. Quant à nos supports de communication, c’est principalement l’intranet, sur lequel nous diffusons des articles, et parfois, un peu d’affichage, comme dans le cadre de la dernière campagne sur la diversité.

Souplesse, assertivité et ouverture

Les compétences pour faire ce métier ? Il y en a plein ! Je dirais, a minima, un goût pour la matière RH, ce qui était mon cas depuis bien longtemps, avant même de débuter mon parcours universitaire. Et puis, s’intéresser aux autres ! Écouter, analyser, challenger le besoin et le transformer en proposition font partie de la boîte à outils requise. Enfin, des capacités rédactionnelles, réactualisées en fonction des nouveaux codes d’écriture, que ce soit pour le web, l’audio et la vidéo. Et puis, j’ajouterais une bonne dose d’assertivité pour ne pas se contenter de faire passe-plat.

Quant aux qualités humaines, je citerais la capacité d’entrer en relation, avec une certaine souplesse, du fait de la diversité d’interlocuteurs ; l’esprit d’équipe et de collaboration, et une bonne résistance au stress pour gérer les urgences, qui ne font pas figure d’exception ! C’est, en fait, un métier qui permet d’accéder à un grand nombre d’informations, à la fois stratégiques et opérationnelles, ce qui offre une vision panoramique de l’activité. Aussi, j’ai le sentiment de pouvoir élargir sans cesse le champ de mes compétences, techniques et personnelles : déployer techniquement de nouveaux supports, faire des choix et affirmer mes convictions. L’exercice consiste à se faire le porte-parole de la direction, sans pour autant ni vendre du rêve ni défausser le discours. Et bien sûr, manager une équipe !

Un métier qui se vit, au-delà de ses évolutions

J’aime mon métier et j’aime en suivre les évolutions. Ce que je pourrais dire, “du haut” de mes presque dix années d’expérience, c’est que sa place dans l’entreprise et son impact sont étroitement liés à la volonté de la direction. A-t-il changé ? Je ne saurais le dire précisément, car j’ai d’abord été en charge des ressources humaines pendant plus d’une dizaine d’années avant de devenir responsable de communication RH. Le constat que je ferais est que l’information est bien moins descendante qu’à mes débuts, et que l’on doit davantage accompagner la transformation des organisations, à tous niveaux, y compris en matière de nouveaux usages de consommation de l’information.

Sans avoir véritablement pensé à la suite, je serais curieuse d’investiguer le côté communication en régions ou pourquoi pas revenir à un poste RH. En tout cas, je tiens à cet aspect de ma mission actuelle de mobilisation des collaborateurs et de relais de l’information.

La seule raison pour laquelle je l’abandonnerais, ce serait l’absence d’alignement, notamment avec les directives qui pourraient m’être données. Ce besoin de cohérence j’ai mis du temps à l’apprivoiser !

Pour moi, c’est un métier qui se vit, et dans lequel on met beaucoup d’intention. Évidemment, il ne faut pas occulter l’aspect technique, mais on ne peut pas l’exercer sans avoir de convictions. La matière est éminemment humaine, faite d’interactions.

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