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Les Cahiers de la communication interne n° 36 : “Faire société en entreprise”

Cahiers de la Com
1 juin 2015

EDITO

Ouvrons ensemble le livre d’histoire de l’entreprise

Nous vivons dans la société comme dans l’entreprise une sorte de « présent permanent » qui, tout à la fois, nous éloigne du passé et rend l’avenir inquiétant.

Or, plus l’accélération et le mouvement saisissent les entreprises, les groupes et, au passage, leurs salariés, plus le besoin d’ancrage et en même temps de perspective se fait sentir. Rachat, fusion, délocalisation, extension internationale, basculement numérique, nouvelle marque… comprendre d’où l’on vient, quand tout va vite et se bouscule, est souvent un préalable pour pouvoir se projeter à partir de quelques repères stables du passé, de la culture et des vraies valeurs partagées.

À vrai dire, le besoin d’histoire croît à mesure de la transformation des entreprises et des métiers. Quelques entreprises prennent aujourd’hui conscience de l’importance du temps et surtout de l’histoire. Retrouver sa trace n’est pas seulement un supplément d’âme ou une affaire de célébration anniversaire, aussi importante soit-elle quand on est, comme Saint Gobain, une entreprise qui, en 2015, fête ses… 350 ans. L’histoire, c’est chercher à saisir, à travers les archives, les faits et les événements ce qu’a été le chemin à la fois économique, technique et social. Avec ombres et lumières. Là interviennent le travail de mémoire et l’apport de l’historien. Le recours à cette discipline majeure des sciences sociales offre l’occasion de produire un récit en profondeur valable pour toute l’entreprise. Rien à voir avec le storytelling qui n’est que le récit enchanté du présent permanent. Le récit historique plonge dans toute la complexité d’une entreprise. Il peut aussi bien être un outil de légitimation du pouvoir qu’un élément de cohésion dans une période critique. Ce peut être l’occasion de réaffirmer la place des différents « mondes sociaux » ou des métiers de l’entreprise. Ce peut être aussi un moyen de dévoiler des facettes restées jusque-là cachées ou obscures.

L’Afci vient de consacrer à cette importante question une soirée-débat à la Bibliothèque nationale de France. « L’entreprise a-t-elle encore une mémoire ? », tel était le titre de cette rencontre qui a fait intervenir Sylviane Tarsot-Gillery, directrice générale de la BNF, Jean Monville, président d’honneur de Spie, Marie-Christine Lanne, directrice de la communication de Generali, et Alain Beltran, historien. Par ailleurs, depuis quelques mois un groupe de travail d’une dizaine de communicants prépare, à partir d’une série d’entretiens, un document de réflexion mais aussi d’action pour développer l’envie et la pratique de l’histoire de l’entreprise.

Il y a longtemps déjà le grand historien Marc Bloch appelait de ses vœux le développement d’une histoire de « l’action économique ». Le besoin n’en est que plus grand aujourd’hui.

Par

Jean-Marie Charpentier

Rédacteur en chef, Vice-président de l’Afci

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Les Cahiers de la communication interne n°36
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