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Les Cahiers de la communication interne n° 43 : Communiquer, ça s’apprend ?

Cahiers de la Com
1 décembre 2018

EDITO

Un métier pour faire du commun

Les incessantes transformations comme les pratiques de communication qui se diffusent au-delà des seuls professionnels questionnent la communication en entreprise. Quand on échange avec les communicants, ce que nous faisons de façon approfondie en préparation des trente ans de l’Afci en juin 2019, deux choses ressortent de leurs propos. Plus ça change, plus il faut de métier pour saisir les enjeux, construire des partenariats et intervenir dans l’action avec les salariés. Plus le mouvement des organisations est important, plus il faut faire ou refaire du commun au sein de l’entreprise.

Le métier et le commun, deux enjeux par-delà tous les bruits sur la « disparition de la communication interne » ou son absorption dans les logiques de marque. Le besoin de métier est quelque chose de fort qui résonne particulièrement pour les communicants. La sociologue Florence Osty rappelle que la notion de métier est fondée sur trois pôles1 : le savoir, l’identité et les règles.

Le savoir, c’est un mixte de connaissances et de pratiques. Pour les communicants, il permet de dépasser le sens commun, les on-dit pour asseoir le métier sur un socle robuste et partagé. Nous le montrons dans le dossier de ce numéro, se former à la communication a deux grands fondements : un solide bagage en sciences humaines et sociales et la capacité à apprendre qui vient de la pratique et de l’expérience.

L’identité, c’est l’identité professionnelle qui se forge entre pairs à travers des valeurs, des comportements, des compétences. Les communicants internes se reconnaissent dans une certaine conception du travail bien fait dans l’entreprise, loin des artifices et des raccourcis trompeurs. Une caractéristique, parmi d’autres, qui fait partie de leur identité professionnelle.

Les règles, c’est tout ce qui fonde une communauté professionnelle, à commencer par la circulation et le partage de savoirs et de pratiques. Cette activité de régulation, c’est ce que permet notamment une association comme l’Afci avec des éléments de référence, des échanges qui font autorité et de la professionnalisation en continu. Ce métier revendiqué et assumé, les communicants en entreprise l’exercent avec à l’esprit une priorité : construire du sens collectif. Là est l’essentiel selon eux, que cela passe par la qualité et la clarté de l’information ou par les multiples occasions de se parler, d’échanger sur le travail et sur l’entreprise. Faire ou refaire du commun, dans un univers qui individualise en même temps qu’il mondialise, qui morcelle en même temps qu’il globalise, n’est pas chose aisée. Les communicants internes s’y emploient avec d’autres, le management, les RH, mais parfois plus que d’autres parce qu’ils se sentent porteurs du lien et du sens. Faire du commun, quoi de plus beau et de plus fort pour un métier.

1 Florence Osty, Le désir de métier. Engagement, identité et reconnaissance au travail, PUR, 2003.

Par

Jean-Marie Charpentier

Rédacteur en chef

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Les Cahiers de la communication interne n° 43
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